La production du sodabi est un métier exigeant qui nécessite un savoir-faire précis. Les "sodabidji" (producteurs de sodabi) récoltent le vin de palme en grimpant aux arbres et en installant des récipients pour recueillir la sève. Le processus de distillation, bien que souvent rudimentaire, est méticuleux. La qualité du sodabi dépend de nombreux facteurs, notamment la qualité du vin de palme, la propreté de l'alambic et l'habileté du distillateur.
Longtemps considéré comme une boisson "locale" et souvent associée à la clandestinité en raison de sa production artisanale, le sodabi connaît aujourd'hui une renaissance. De jeunes entrepreneurs béninois s'efforcent de moderniser sa production en la standardisant, en la purifiant et en la mettant en bouteille. Ces initiatives visent à améliorer sa qualité, à le rendre plus sûr à la consommation et à le faire connaître au-delà des frontières du Bénin.
Le sodabi peut être consommé pur, mais il est souvent apprécié sous forme de "sodabi arrangé". Il est alors infusé avec des herbes, des épices, des fruits ou des écorces pour lui donner des arômes uniques. Le sodabi au gingembre, à la mangue, à l'ananas ou au miel sont quelques-unes des variantes les plus populaires. Il peut également servir de base à des cocktails, offrant une alternative locale et authentique à la vodka ou au rhum.
Le sodabi est bien plus qu'une simple boisson alcoolisée. C'est un héritage vivant, un témoin de la richesse culturelle du Bénin et un acteur essentiel de sa vie sociale et religieuse. Que vous le découvriez lors d'un voyage au Bénin ou que vous le cherchiez dans une boutique spécialisée, vous dégusterez un morceau d'histoire et de tradition qui continue de faire vibrer le cœur de ce pays.