Au Burkina Faso, le plat équivalent au foufou est le Tô, un pilier de l'alimentation quotidienne. Contrairement au foufou togolais qui se prépare à partir de tubercules, le Tô est confectionné à partir de farine de céréales locales : le mil, le sorgho ou le maïs. Cette différence fondamentale s'explique par la géographie et les cultures agricoles de la région sahélienne, où les céréales prospèrent.
La préparation du Tô, bien que moins physique que celle du foufou, demande également une grande habileté. La farine est délayée dans de l'eau froide pour éviter la formation de grumeaux, puis versée dans une marmite d'eau bouillante. Le cuisinier doit alors remuer sans cesse avec une spatule en bois, appelée "fouet", pour que la pâte prenne la consistance désirée. La cuisson est délicate, et la pâte doit être travaillée avec énergie pour atteindre sa texture finale : une pâte ferme et dense qui se tient parfaitement.
Le Tô est un plat humble et nourrissant, souvent consommé matin, midi et soir par de nombreuses familles. Il est traditionnellement accompagné de sauces, dont la plus emblématique est la sauce feuille de baobab (Lalo) ou la sauce de gombo (Soulâ), auxquelles s'ajoutent souvent des légumes, des légumineuses (comme les pois de terre) ou de la viande. Le Tô est souvent partagé dans un même plat, symbolisant l'unité de la famille et la solidarité.