La Maison des Esclaves

La Maison des Esclaves

Batiment

Le maison des esclaves

Un lieu de mémoire pour ne jamais oublier

Située dans la ville d'Agbodrafo, sur la "Côte des Esclaves" et près de l'ancienne Porto-Seguro, la Maison des Esclaves du Togo est un lieu de mémoire poignant et incontournable. Souvent confondue avec celle de l'île de Gorée au Sénégal, cette maison togolaise, également connue sous le nom de Maison Wood, est un témoin essentiel de la traite négrière transatlantique et du passé du pays.

Un témoignage de l'histoire et de la souffrance

Construite en 1835 par un négociant et négrier anglais du nom de John Henry Wood (dates de naissance et de décès inconnues), la Maison des Esclaves servait de comptoir clandestin pour le commerce d'êtres humains, même après l'abolition officielle de l'esclavage par plusieurs nations européennes. C'est dans ce lieu, à l'architecture afro-brésilienne, que des hommes, des femmes et des enfants arrachés à leurs terres étaient détenus avant d'être embarqués de force vers les Amériques.

Le site se distingue par sa cave souterraine, un lieu d'une tristesse profonde. Mesurant 21 mètres de long sur 10 mètres de large, cette cave, d'une hauteur d'à peine 1,5 mètre, forçait les captifs à rester assis, accroupis ou couchés dans l'humidité et l'obscurité. Ils pouvaient y être enfermés pendant des semaines, voire des mois, dans des conditions inhumaines.

Un patrimoine à préserver

La Maison des Esclaves d'Agbodrafo, aussi appelée Maison Wood, a un lien important avec l'UNESCO, mais elle n'est pas (encore) un site du patrimoine mondial.

Statut sur la liste indicative : Depuis le 8 janvier 2002, la Maison des Esclaves figure sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agit d'une étape préliminaire et essentielle. Pour qu'un site soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial, le pays concerné (en l'occurrence le Togo) doit d'abord l'inclure sur cette liste indicative. C'est une sorte de "piscine" de sites que les pays envisagent de proposer pour une inscription future.

Restauration avec le soutien de l'UNESCO : L'UNESCO a soutenu la rénovation de la Maison des Esclaves. En 2006, le bâtiment a été restauré pour le préserver et le transformer en lieu de mémoire, accessible aux visiteurs. Ce soutien de l'organisation témoigne de la reconnaissance de la valeur historique et symbolique du site.

Un lieu de mémoire de la traite négrière : L'UNESCO a initié le programme "La Route de l'esclave", qui vise à documenter, préserver et promouvoir les lieux de mémoire liés à la traite négrière. La Maison des Esclaves d'Agbodrafo, comme la Maison des Esclaves de l'île de Gorée (Sénégal), s'inscrit pleinement dans cette démarche. Le fait d'être sur la liste indicative et d'avoir bénéficié du soutien de l'UNESCO confirme son importance pour la mémoire de ce drame historique.

La visite, souvent guidée, permet de découvrir les différentes pièces de la maison et d'en apprendre davantage sur le déroulement de la traite négrière au Togo. Un puits, appelé "puits de purification", est également présent, dont la tradition orale affirme que les esclaves devaient en faire sept fois le tour pour couper leurs liens avec leurs divinités et "garantir" l'abandon de leurs forces surnaturelles aux négriers.

Un lieu de réflexion et d'hommage

Au-delà de son rôle de musée, la Maison des Esclaves d'Agbodrafo est un lieu de recueillement et de réflexion sur les souffrances passées. C'est un endroit où l'on se rend pour se souvenir, pour comprendre l'ampleur de la traite négrière et pour rendre hommage aux millions de victimes. Pour de nombreux Afro-descendants, la visite est aussi une occasion de renouer avec leurs racines et de se connecter à l'histoire de leurs ancêtres.

La Maison des Esclaves au Togo n'est pas seulement un monument touristique ; elle est un puissant symbole d'une histoire qu'il est vital de ne jamais oublier, un rappel constant du devoir de mémoire et de la lutte pour la dignité humaine.

Sous sol

La cave (le sous-sol)

 

Salle

Salle centrale avec la trappe permetant de descendre au sous-sol

 

 

Nombre de personnes passées par ce lieu de transit

Il est extrêmement difficile, voire impossible, de donner un nombre exact d'esclaves qui sont passés par la Maison des Esclaves au Togo. Voici pourquoi :

  • Nature clandestine du commerce : La Maison des Esclaves a été construite et utilisée comme un comptoir clandestin après l'abolition officielle de la traite par la Grande-Bretagne. Les registres et les archives de cette période sont rares et incomplets, car les négriers opéraient en dehors de la loi.
  • Absence de documentation officielle : Contrairement à d'autres forts ou comptoirs plus anciens où des registres ont pu être tenus, il n'existe pas de documents officiels ou de chiffres précis qui répertorient le nombre d'individus ayant été détenus dans la cave de la Maison Wood.
  • Témoignages oraux et symbolique : Les informations disponibles sur le lieu proviennent principalement de la tradition orale et des témoignages qui sont transmis de génération en génération. L'importance de la maison réside dans sa valeur symbolique en tant que témoin d'une période de l'histoire, plutôt que dans des données quantitatives précises.

La cave souterraine, avec ses dimensions (21 mètres de long sur 10 mètres de large) et sa faible hauteur (1,5 mètre), pouvait accueillir un certain nombre de personnes, mais il n'y a pas de chiffre exact sur le nombre total de personnes qui y ont été enfermées au fil des années.

Comment est nommé ce lieu ?

Pour nommer la Maison des Esclaves, vous pouvez utiliser plusieurs appellations, chacune soulignant un aspect différent de son histoire et de sa signification :

  • Maison des Esclaves d'Agbodrafo : C'est le nom le plus précis et le plus courant, car il fait référence à la ville togolaise où elle se trouve. Cela permet de la distinguer de celle de l'île de Gorée au Sénégal, qui est également très connue.
  • Maison Wood : Ce nom fait référence à son constructeur, le négrier anglais John Henry Wood. C'est une appellation historique qui ancre le lieu dans son passé.
  • La Maison des Esclaves de Porto-Seguro : Porto-Seguro était l'ancien nom de la zone où se situe Agbodrafo. Utiliser ce nom renvoie à l'ancienne désignation de la "Côte des Esclaves" et à son passé commercial.

Ces noms sont tous valables et souvent utilisés de manière interchangeable selon le contexte. Pour être le plus clair possible, il est recommandé d'utiliser Maison des Esclaves d'Agbodrafo.