Le site se distingue par sa cave souterraine, un lieu d'une tristesse profonde. Mesurant 21 mètres de long sur 10 mètres de large, cette cave, d'une hauteur d'à peine 1,5 mètre, forçait les captifs à rester assis, accroupis ou couchés dans l'humidité et l'obscurité. Ils pouvaient y être enfermés pendant des semaines, voire des mois, dans des conditions inhumaines.
Un patrimoine à préserver
La Maison des Esclaves d'Agbodrafo, aussi appelée Maison Wood, a un lien important avec l'UNESCO, mais elle n'est pas (encore) un site du patrimoine mondial.
Statut sur la liste indicative : Depuis le 8 janvier 2002, la Maison des Esclaves figure sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agit d'une étape préliminaire et essentielle. Pour qu'un site soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial, le pays concerné (en l'occurrence le Togo) doit d'abord l'inclure sur cette liste indicative. C'est une sorte de "piscine" de sites que les pays envisagent de proposer pour une inscription future.
Restauration avec le soutien de l'UNESCO : L'UNESCO a soutenu la rénovation de la Maison des Esclaves. En 2006, le bâtiment a été restauré pour le préserver et le transformer en lieu de mémoire, accessible aux visiteurs. Ce soutien de l'organisation témoigne de la reconnaissance de la valeur historique et symbolique du site.
Un lieu de mémoire de la traite négrière : L'UNESCO a initié le programme "La Route de l'esclave", qui vise à documenter, préserver et promouvoir les lieux de mémoire liés à la traite négrière. La Maison des Esclaves d'Agbodrafo, comme la Maison des Esclaves de l'île de Gorée (Sénégal), s'inscrit pleinement dans cette démarche. Le fait d'être sur la liste indicative et d'avoir bénéficié du soutien de l'UNESCO confirme son importance pour la mémoire de ce drame historique.
La visite, souvent guidée, permet de découvrir les différentes pièces de la maison et d'en apprendre davantage sur le déroulement de la traite négrière au Togo. Un puits, appelé "puits de purification", est également présent, dont la tradition orale affirme que les esclaves devaient en faire sept fois le tour pour couper leurs liens avec leurs divinités et "garantir" l'abandon de leurs forces surnaturelles aux négriers.
Un lieu de réflexion et d'hommage
Au-delà de son rôle de musée, la Maison des Esclaves d'Agbodrafo est un lieu de recueillement et de réflexion sur les souffrances passées. C'est un endroit où l'on se rend pour se souvenir, pour comprendre l'ampleur de la traite négrière et pour rendre hommage aux millions de victimes. Pour de nombreux Afro-descendants, la visite est aussi une occasion de renouer avec leurs racines et de se connecter à l'histoire de leurs ancêtres.
La Maison des Esclaves au Togo n'est pas seulement un monument touristique ; elle est un puissant symbole d'une histoire qu'il est vital de ne jamais oublier, un rappel constant du devoir de mémoire et de la lutte pour la dignité humaine.