Les solutions pour traiter les maladies transmises par la mouche tsé-tsé diffèrent selon que la victime est un humain ou un animal, et selon le stade de l'infection. Les lignes ci-après correspondent à plusieurs réponses sur des sites spécialisés, seul l'avis de votre médecin ou médecin hospitalier confirmera votre traitement qui pourra varier selon le lieu.
Chez les humains (Maladie du sommeil)
Le traitement de la maladie du sommeil dépend de deux facteurs principaux : la sous-espèce de trypanosome en cause et le stade de la maladie (précoce ou tardif).
1. Premier stade (phase hémolymphatique) : Le parasite est présent dans le sang et la lymphe.
- Pour Trypanosoma brucei gambiense (la forme la plus courante, chronique) : La pentamidine est utilisée depuis longtemps. Un nouveau médicament, le fexinidazole, a révolutionné le traitement car il peut être pris par voie orale, évitant ainsi l'hospitalisation systématique et simplifiant la prise en charge. Il est efficace pour les deux stades de la maladie dans sa forme non sévère.
- Pour Trypanosoma brucei rhodesiense (la forme plus rare, aiguë) : La suramine est le médicament de choix. Elle est administrée par voie intraveineuse.
2. Second stade (phase neurologique) : Le parasite a franchi la barrière hémato-encéphalique et a atteint le système nerveux central. C'est le stade le plus grave.
- Pour Trypanosoma brucei gambiense :
- La combinaison Nifurtimox-Eflornithine (NECT), qui associe deux médicaments, a été le traitement de référence pendant de nombreuses années. Bien qu'efficace, son administration est complexe (perfusion intraveineuse, plusieurs jours d'hospitalisation).
- Le fexinidazole est également une option de choix pour le second stade, tant que la maladie n'est pas trop sévère. Son administration par voie orale est un avantage majeur.
- Le mélarsoprol, un dérivé de l'arsenic, était utilisé par le passé mais est très toxique et peut provoquer une encéphalopathie mortelle. Il n'est plus utilisé qu'en dernier recours ou lorsque d'autres options ne sont pas disponibles.
- L'acoziborole, un traitement oral à dose unique, est en cours de développement et pourrait simplifier encore plus la prise en charge à l'avenir.
- Pour Trypanosoma brucei rhodesiense : Le mélarsoprol reste le principal traitement en raison de sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique.
Tous ces médicaments sont souvent fournis gratuitement par les fabricants à l'OMS, qui les distribue dans les pays endémiques, rendant l'accès au traitement possible pour les populations affectées.
Chez les animaux (Nagana)
Le traitement de la nagana chez les animaux d'élevage (bovins, ovins, caprins, etc.) repose sur l'utilisation de trypanocides. Ces médicaments peuvent avoir une action curative ou prophylactique (préventive).
Les principaux médicaments utilisés sont :
- Le diminazène acéturate : C'est un trypanocide très utilisé pour son efficacité curative.
- Le chlorure d'isométamidium : Ce médicament est souvent utilisé pour la chimioprophylaxie, car il offre une protection prolongée contre l'infection, protégeant les animaux pendant plusieurs mois.
- La suramine : Comme chez l'humain, elle est aussi utilisée en médecine vétérinaire, mais son efficacité peut varier selon l'espèce animale et le parasite.
Cependant, la lutte contre la nagana est rendue difficile par plusieurs facteurs :
- La résistance aux médicaments : L'utilisation abusive ou inappropriée des trypanocides a conduit au développement d'une résistance chez les parasites.
- La disponibilité et le coût : L'accès aux médicaments authentiques peut être difficile, et les faux médicaments, moins chers et inefficaces, posent un grave problème.
En complément des traitements médicamenteux, d'autres stratégies sont en développement pour lutter contre la nagana, telles que l'élevage de races trypanotolérantes (comme certaines races de bovins ouest-africains) et l'intégration de la lutte antivectorielle (pièges, pulvérisation d'insecticides) et de la surveillance vétérinaire.