Histoire du Togo

Le Togo, un pays d'Afrique de l'Ouest, a une histoire riche qui remonte à des milliers d'années, bien avant l'arrivée des Européens. De nombreuses populations y ont vécu, notamment les Ewe, les Mina, les Kabiyé et les Tem. Ces groupes avaient leurs propres structures sociales, coutumes et traditions.

Au fil des siècles, le Togo a été un carrefour commercial important, facilitant les échanges entre différentes régions. L'arrivée des explorateurs et commerçants européens à partir du XVe siècle a marqué un tournant, conduisant à l'établissement de comptoirs commerciaux côtiers.

Plus tard, à la fin du XIXe siècle, le Togo est devenu une colonie allemande. Après la Première Guerre mondiale, il a été divisé en deux mandats de la Société des Nations, administrés par la France (Togo français) et le Royaume-Uni (Togoland britannique). La partie sous administration française a finalement obtenu son indépendance en 1960.

Le Togo est connu pour sa diversité culturelle, ses paysages variés allant des plages côtières aux collines verdoyantes, et son artisanat traditionnel. Son histoire est celle d'un mélange d'influences autochtones et étrangères qui ont façonné son identité unique.

Avant la colonisation : un carrefour de peuples et de cultures

Avant l'arrivée des puissances européennes au XIXe siècle, le territoire qui constitue aujourd'hui le Togo était habité par une mosaïque de groupes ethniques. On peut distinguer quelques grandes vagues de migration et l'établissement de cultures distinctes :

  • Les premiers occupants : Entre le VIIe et le XIIe siècle, des peuplades comme les Kabyès et les Lambas s'installent au nord. Les Tamberma, Akposso et Bassar sont également parmi les premiers groupes.
  • L'arrivée des Ewé : L'un des groupes les plus importants, les Ewé, migrent du sud-ouest du Nigeria et s'établissent d'abord dans la vallée du Mono. Notsé devient un centre majeur au XVIe siècle, d'où les Ewé se dispersent ensuite vers l'ouest (jusqu'à l'actuel Ghana) et le littoral.
  • Autres migrations : Au XVIIe siècle, les Guins arrivent du Ghana, les Tchokossi de la Côte d'Ivoire actuelle, et les Mobas de la zone sahélienne (Burkina Faso).

Ces différents peuples ont développé des organisations sociales, des traditions et des langues distinctes, contribuant à la diversité culturelle du Togo. On retrouve aujourd'hui plus d'une cinquantaine d'ethnies, dont les Ewé (au sud) et les Kabyè (au nord) sont les plus représentées. Les coutumes varient grandement d'un groupe à l'autre, touchant à la famille, aux croyances, à l'alimentation et aux pratiques sociales. L'animisme est encore très présent, coexistant avec le christianisme et l'islam.

Le commerce, notamment avec les puissances européennes à partir du XVe siècle, a commencé à façonner la côte togolaise. Portugais, Danois et Hollandais y établissent des comptoirs pour le commerce, notamment celui des esclaves.

La période coloniale

Le Togo, tel que nous le connaissons, n'existait pas en tant qu'entité territoriale unifiée avant la colonisation. Sa délimitation est le fruit des accords entre puissances européennes.

  • Le protectorat allemand (1884-1914) : En 1884, le diplomate allemand Gustav Nachtigal signe un traité avec le chef traditionnel Mlapa III de Togoville, établissant un protectorat allemand sur la côte. Le village de Togo donne son nom à la région. Les Allemands développent des infrastructures comme le chemin de fer, mais recourent aussi aux travaux forcés et à la répression des résistances locales. Le Togoland est alors présenté comme une "colonie modèle" pour son efficacité économique, bien que les droits humains y soient souvent bafoués.
  • Le partage franco-britannique (après 1914) : Après la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale, le Togo est partagé entre la France et la Grande-Bretagne en 1919. La partie orientale devient le "Togo français" (environ 56 000 km²) et la partie occidentale le "Togoland britannique" (environ 33 900 km²), sous mandat de la Société des Nations (puis de l'ONU). Les Français s'efforcent de supprimer l'influence allemande et imposent le français comme langue officielle et d'enseignement.

Le patrimoine culturel togolais

Le patrimoine culturel togolais est très riche et se manifeste à travers :

  • Les fêtes traditionnelles : Des célébrations comme l'Ayiza (fête des moissons Ewé) et l'Epé-Akpe (fête historique des Guins) témoignent de la richesse des traditions.
  • Les danses et musiques : Chaque ethnie a ses propres danses et musiques, comme le Djokoto (danse royale) et l'Agbadja dans la région maritime, ou le Tchebé (danse des échassiers) dans les Plateaux.
  • L'art et l'artisanat : Le Togo possède un artisanat diversifié (tissus, sculptures, poteries) et une scène artistique contemporaine dynamique.
  • Les sites historiques et culturels : Des vestiges de la traite négrière (comme Woold Home à Agbodrafo) aux bâtiments coloniaux, en passant par les musées régionaux (Lomé, Sokodé, Kara), le pays offre de nombreux lieux de mémoire. Le Koutammakou, pays des Batammariba, est d'ailleurs inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
  • Les croyances et pratiques : Au-delà des religions importées, les pratiques animistes et le culte des ancêtres jouent un rôle central dans la vie de nombreux Togolais, avec des divinités et des rituels spécifiques.

Cette histoire pré-coloniale et coloniale, ainsi que la richesse culturelle et géographique, sont les fondations sur lesquelles le Togo s'est construit.