Histoire du Bukina Faso

L'histoire du Burkina Faso, anciennement la Haute-Volta, est riche et complexe, s'étendant sur des millénaires bien avant l'arrivée des Européens. Le pays est un carrefour culturel de l'Afrique de l'Ouest, marqué par la diversité de ses peuples et de leurs organisations sociales.

Période précoloniale (avant le XIXe siècle)

L'histoire ancienne du Burkina Faso est moins documentée, mais des traces d'une civilisation néolithique remontant au premier millénaire avant J.-C. y ont été découvertes, avec des outils en pierre taillée, des motifs gravés et de la poterie.

La protohistoire voit l'arrivée de vagues de cavaliers qui ont établi une aristocratie militaire sur les structures existantes. Ces nouveaux arrivants ont noué des accords avec les populations autochtones, qui conservaient la propriété des terres. Cette organisation sociale, avec des chefs de canton et des chefs de terre, perdure encore aujourd'hui.

Plusieurs royaumes et empires ont marqué cette période, notamment les royaumes sahéliens entre 700 et 1900, l'Empire du Ghana (vers 300-1200) et l'Empire du Mali (vers 1230-1600). Parmi les entités les plus connues sur le territoire actuel du Burkina Faso, on trouve les royaumes mossis, qui ont joué un rôle majeur dans l'histoire de la région.

Au XIXe siècle, de nouvelles vagues d'immigration s'accompagnent d'une islamisation croissante, notamment avec les Peuls qui contrôlent l'est de la Volta dès 1810. Le Mogho Naaba de Ouagadougou, chef des Mossis, est alors sous pression constante.

La société précoloniale burkinabè était caractérisée par une grande diversité ethnique (plus de 60 ethnies), avec des organisations sociales variées. De nombreuses sociétés étaient structurées en clans et en castes, incluant des nobles, des artisans (forgerons, tisserands, griots, etc.), des hommes de religion et des captifs. L'agriculture et l'élevage étaient les principales activités économiques, avec des cultures comme le mil, le sorgho et les arachides. La chasse jouait également un rôle primordial pour l'approvisionnement alimentaire chez certains groupes.

La chefferie traditionnelle a toujours été au cœur des événements sociopolitiques, agissant souvent comme médiatrice et conseillère. Les femmes jouaient également un rôle significatif dans la gestion de la cité, parfois en tant que chefs de structures sociales ou conseillères.

Période coloniale (fin XIXe siècle - 1960)

À la fin du XIXe siècle, les puissances coloniales européennes s'intéressent à la région. En 1896, le royaume de Wagadougou (Ouagadougou) tombe et devient une colonie française. La majeure partie du territoire actuel est conquise en 1898. En 1904, ce territoire est intégré à l'Afrique occidentale française (AOF) en tant que partie du Haut-Sénégal et Niger.

De nombreux Burkinabè sont enrôlés de force dans les bataillons de tirailleurs sénégalais, ce qui provoque des résistances comme la guerre du Bani en 1915-1916, brutalement réprimée par les troupes françaises.

Le 1er mars 1919, la colonie de Haute-Volta est officiellement créée. Cependant, cette entité administrative est dissoute le 5 septembre 1932, et son territoire est divisé entre la Côte d'Ivoire, le Mali et le Niger. Pendant cette période, des centaines de milliers de Burkinabè sont soumis aux travaux forcés, souvent sans rémunération, au service des intérêts coloniaux.

Le 4 septembre 1947, la Haute-Volta est rétablie dans ses limites territoriales de 1932. Puis, le 11 décembre 1958, elle devient une République au sein de la Communauté française, marquant une étape décisive vers son indépendance.

Indépendance et post-indépendance (à partir de 1960)

Le 5 août 1960, la Haute-Volta proclame son indépendance. Le pays, qui prendra le nom de Burkina Faso ("pays des hommes intègres") en 1984, est caractérisé par sa diversité ethnique, ses langues locales (Mooré, Dioula, Fulfuldé, etc.), bien que le français reste la langue officielle. L'agriculture de subsistance est l'activité économique principale, employant environ 80% de la population. Le coton et l'or sont les piliers de l'économie, représentant environ 70% des exportations du pays.